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Démat. ADS : quel bilan tirer de la réforme ?

Apporter un meilleur service aux usagers (pétitionnaires), tel est l’objet du programme Démat. ADS mis en œuvre voici plus d’un an déjà (1er janvier 2022). Si l’esprit est bien là, qu’en est-il de la lettre ? C’est à cette question que répond une enquête nationale menée conjointement par l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalités et Intercommunalités de France, en lien avec l’État (Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des territoires) pilote du programme Démat. ADS (dématérialisation des autorisations d’urbanisme) et dont les résultats ont été publiés en février 2023.

Démat. ADS, le point de vue des Communes…

À l’issue de cette enquête, 4774 communes ont répondu (2342 partiellement, 2432 totalement). Il s’agit ici essentiellement de communes de moins de 3500 habitants (3645 communes soit 86,37 %), n’ayant donc pour obligation dans le cadre du programme Démat. ADS que de mettre en place une SVE. Les communes de 3500 à moins de 10000 habitants à avoir répondu sont au nombre de 313 (soit 7,42%) et celles de plus de 10000 habitants au nombre de 100 (soit 2,37 %). 62 communes n’ont pas répondu à cette question (soit 3,84 %).

Si l’obligation réglementaire n’a pas forcément été simple à mettre en place (32,90 % partiellement, 21,24 % plutôt pas, 19,50 % pas du tout), l’apport de la dématérialisation dans la chaîne de l’instruction permet selon les communes interrogées de raccourcir les délais d’instruction (46,78 %), réduire les coûts d’instruction (37,44 %), fluidifier les relations avec les services consultés (42,84 %), améliorer la qualité de l’instruction et le suivi des dossiers (32,61 %). Notons au passage que la dimension « renforcer la qualité du contact des pétitionnaires » n’est citée qu’à 8,49 %.

Du côté de la compétence en matière d’élaboration des documents d’urbanisme (carte communale, PLU), 1467 communes (soit 34,76 %) se sont déclarées compétentes, contre 1596 (soit 37,82 %) pour qui la compétence a été transférée à l’intercommunalité.

À la question, un service d’instruction existe-t-il dans votre commune ? La plupart des communes ont mutualisé l’instruction au niveau intercommunal (1616 soit 41,31 %) pendant que seules 401 communes (10,25 %) gardent cette compétence en direct (594 soit 15,18 % répondent « oui mais seulement pour une partie des demandes déposées en mairie »).  

Par ailleurs, en ce qui concerne la dématérialisation de l’instruction, l’enquête indique que 1256 communes (40,48 %) disposent d’un système opérationnel, 241 (7,77 %) où la mise en place est en cours de finalisation et 119 (3,83 %) rencontrent des obstacles. Parmi les difficultés rencontrées, on peut citer le refus par certains services déconcentrés de recevoir le dossier de demande sous forme dématérialisée (10,24 %), l’indisponibilité ponctuelle de la plateforme dédiée PLAT’AU (14,08 %) et des problèmes de mise à jour concernant les logiciels des éditeurs tiers (9,06 %).

Au-delà, les communes soulignent notamment :

  • les difficultés, pour les petites communes, liées aux délais d’instruction en cas de congés d’agents difficilement remplaçables ;
  • L’effet de « doublon papier / dématérialisation », entrainant pour les collectivités une charge de travail conséquente et une perte de temps considérable (à la question diriez-vous que dans votre commune, la dématérialisation est freinée par la complexité liée à la gestion du double flux papier / numérique – 59,50 %) ;
  • Les difficultés techniques liées au manque de formation et d’information concernant l’utilisation des logiciels et des outils informatiques mis en place, que ce soit pour les agents et les usagers ;
  • Les difficultés liées au réseau internet.

Démat. ADS, le point de vue des communautés…

À l’issue de cette enquête 210 intercommunalités ont répondu au questionnaire dont 131 partiellement et 79 totalement. Notons que la grande majorité des répondant sont des communautés de communes à dominante rurale.

À la question l’obligation réglementaire a été simple à mettre en œuvre, 30,19 % ont répondu partiellement, 28,30 % plutôt pas et 19,81 % pas du tout. L’apport de la dématérialisation permet selon les répondants raccourcir les délais (44,05 %), réduire les coût d’instruction (39,29 %), fluidifier les relations avec les services consultés (65,48 %)… Là encore, la dimension « renforcer la qualité du contact des pétitionnaires » n’est citée qu’à 13,10 %.

À la question « votre communauté est-elle compétente en matière d’élaboration des documents d’urbanisme (PLUi) ? », 49,03 % répondent et 32,90 % répondent non. Il faut dire que la situation en matière de PLUi est variée. 31,58 % des communautés disposent d’un PLUi est opposable, 13,16 % des PLUI sont opposables, et 51,32 % élabore leur PLUi.

Au niveau des service d’instruction, 37,50 % des communautés déclarent en disposer d’un au service de toutes les communes et 49,22 % en possèdent un au service d’une partie des communes, les autres n’en disposent pas car l’instruction peut être organisée par les communes elles-mêmes ou par l’Etat pour les communes au RNU ou bien l’instruction est organisée à une échelle plus large (SCOT, agence départementale…).

Concernant la dématérialisation de l’instruction (téléprocédure), 68,87 % des communautés ont un dispositif opérationnel, alors que pour 10,38 % des communautés la mise en place est toujours en cours de finalisation. Sachant que pour cette mise en place 50,00 % rencontrent des problèmes persistants.

Par ailleurs, les freins notables à la dématérialisation soulignés par les communautés sont les suivants : la complexité liée à la gestion du double flux papier / numérique (68,67 %), la difficile transformation du métier d’instructeur (26,51 %), le coût de la numérisation des documents arrivant sous format papier (25,30 %), l’insuffisance des solutions techniques (25,30 %).

Ressources complémentaires sur le programme Demat. ADS

Urbanisme

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